mardi 20 août 2013

Juin 1940

Récit de 3 évasions.
Guerre de 1939 - 1945
et quelques souvenirs de captivité
par Marius Choffel - l'intéressé.

Fait prisonnier le 17 juin 1940 à Xomrupt (Vosges). En convoi à pieds j'ai été dirigé en groupe sur Neuf Brisach où j'ai passé 15 jours en compagnie du Commandant Montcharmont. Vers le 15 juillet nous avons été dirigé sur Vieux Brisach en vue d'un départ vers une destination ignorée. Un train de wagons à bétails nous attendait. Chargés dans ces wagons entassés comme des sardines - nous avons appris notre destination par des sentinelles allemandes - nous allons à Munchen. J'étais toujours en compagnie de Montcharmont à qui j'ai dit avant notre séparation à Munchen (séparation des officiers pour OFLAG) que la guerre ne faisait que commencer, que je serais en France en vie avant 2 ans ou mort en évasion.

Le camp que j'occupais (stalag 7 A) comptait 5000 prisonniers. Non volontaire pour le travail, j'ai été affecté à la fameuse Baraque 39, camp des fortes têtes et des récalcitrants au travail. Pour faire pression sur notre mauvaise volonté notre nourriture était réduite au maximum : épluchures de pommes de terre cuites au suif, 2 kannenbrot, 50g de fromage blanc) le tout pour une journée. (j'ai cherché ce qu'était le "kannenbrot" et je n'ai rien trouvé à ce sujet, sachant que "kannen" en allemand veut dire "peuvent", peut être que c'est une sorte de faux pain ? Mais là ça n'est qu'une hypothèse totalement personnelle)
Les Allemands assez respectueux -à cette époque- des conventions de Genève étaient autorisés à nous faire travailler à des travaux d'entretien et de propreté dans le camp uniquement, par exemple en hiver pour le ramassage de la neige. Nous devions faire 4 tas de neige énormes, les placer aux 4 coins de la cour, les changer de place 2 à 3 fois et ensuite de ces 4 tas n'en faire qu'un seul au milieu de la cour, ensuite refaire de ce gros tas 4 autres tas, les replacer aux 4 coins, etc. Tout ce travail amusant autant que ridicule, avec quelques pelles et des brouettes. Tout cela n'était qu'un simple moyen pour faire pression contre notre volonté de ne pas travailler chez les paysans de Bavière qui manquaient de bras. Avec toute cette manipulation et le soleil aidant, la naige disparaissait - supprimant ainsi notre travail "productif".

2 commentaires:

  1. Je doute que "Kannen" vienne de "können", j'ai demandé à ma copine allemande elle ne voit pas non plus, à part peut-être une boîte (ration ?) de pain (comme Kanne = pichet)...

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  2. Merci Mag.

    Alors j'ai Melody/Fizz qui m'a proposé une explication qui semble en adéquation avec ce que tu proposes sur les rations, je colle son message qui est très clair :

    j'ai peu être une explication pour toi à propose des "kannenbrot"... En fait, "kannen" en allemand, ce sont aussi des boîtes, un peu l'équivalent de "cans" en anglais... Du coup, j'ai regardé, et apparemment, c'est un truc qui se faisait (et se fait encore) surtout en Allemagne, du pain en boîte de conserve, super longue conservation...
    http://shop.conserva.de/fr/30-boite-individuelle

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