lundi 14 août 2017

Fin du travail - Le début de l'évasion.

La sonnerie annonçant la fin du travail me donne le signal de départ. Ma 3e évasion commençait enfin. Rapidement, je rentre dans les WC en verrouillant la porte pour m'isoler. Je retire mon treillis de travail, que je roule en paquet et l'enferme dans un papier d'emballage que j'avais prévu, ne voulant laisser aucune trace aux allemands sur mon passage. Ma casquette sur la tête et mes lunettes en place, je ne me serais pas reconnu moi-même. Je sors du WC me mêlant à la foule des ouvriers se dirigeant vers la sortie, grande porte. J'entends encore gueuler les gardiens allemands qui n'avaient pas encore trouvé leur compte de PG. Sorti de l'usine je me dirige sans précipitation  direction de la gare que je quitte rapidement vers le chemin indiqué par mon Alsacien. Ce chemin longe la voie ferrée qui doit me conduire  environ 5km à l'opposé de la gare d'Emmendingen. Arrivé devant cette gare de campagne, j'observe ce qui se passe autour de moi - je me prépare à rentrer dans la gare lorsque j'aperçois, parmi les quelques voyageurs, un officiel Allemand qui venait prendre le train. Caché derrière un gros buisson bien feuillu, j'ai laissé passer quelques minutes avant de me présenter à mon tour au guichet pour prendre mon billet comme je l'avais appris. Aucune question ne m'a été posée - c'est ce que je cherchais. Je passe sur le quai donnant la direction Fribourg. J'ai attendu quelques minutes pour laisser l'officier prendre sa place et j'ai choisi, bien sûr une autre voiture de la sienne. Le train se met en route, je passe à Emmendingen, devant sans doute, les gardiens du camp attendant ici le PG en fuite pour le coincer. Les gardiens n'avaient pas l'idée de fouiller le train venant d'une direction inverse à celle de Fribourg. A la gare de Fribourg j'ai une heure d'attente pour le train de Colmar. Je fais les cents pas du quai indiqué pour Colmar. Un fait amusant que voici : en me baladant sur ce quai, je vois arriver sur mon 5 soldats allemands en armes, sous le commandement d'un gradé bien agité et s'adressant à moi pour renseignements sur un train devant arriver en gare. Sans me désarmer et calmement je fais comprendre en petit allemand que je n'étais pas un agent du chemin de fer mais un italien travaillant pour l'Allemagne. A cette réponse, il a levé les bras en l'air en courant avec ses hommes après un train de marchandises.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire