jeudi 7 novembre 2013

La 2e évasion : un nouvel échec.

Comme tous les samedi on mangerait au Restaurant à 100 mètres de l'atelier et ferait ensuite une partie de football sur un terrain de l'Usine. Cette partie prenait fin vers 14 heures. Le cuisinier pendant ce temps faisait avec un aide la vaisselle. Les gardiens assistaient à la partie de football, aucune surveillance sur les 2PG à la vaisselle, surveillance inutile à leurs yeux, la porte de l'usine étant fermée à clef. Les portes des ateliers n'étaient fermées que le soir après 7 heures à la première ronde du veilleur de nuit.
Ce samedi je demandais à aider le cuisiner. Sous prétexte de WC je vais à l'atelier, je quitte mes effets de PG pour mettre les vêtements civils dont j'avais vérifié leur présence à l'endroit prévu. Les fenêtres de l'Atelier donnaient sur un terrain vague et isolé. Une maison d'habitation était à quelques mètres de la fenêtre choisie pour passer, fenêtre à environ 2 mètres du sol extérieur.
Le temps de changement des effet n'a duré que 2 minutes. J'ai enfermé mes effets de PG dans un sac plastique décoré coquettement. J'avais repéré ce sac accroché sur une machine depuis quelques jours. Ce sac me permettait d'emporter avec mes effets de PG, rasoir, tabac, savon et mon courrier.
Les vêtements devaient disparaître de l'usine en particulier pour faire disparaître le moindre indice de complicité sur ceux qui m'ont aidé si généreusement.
J'ouvre la fenêtre sans difficulté, j'enjambe cette fenêtre et je saute. Le bruit du choc à terre attire l'attention d'une femme au 1er étage de la maison voisine. Elle passe la tête par la fenêtre et me regarde l'air surprise. Elle m'a sans doute pas cherché à me signaler. Je prend le chemin menant à la route repérée - je croise le garde champêtre que je salue à l’Hitlérienne - il répond en levant la main et continue son chemin. Je rencontre, par coïncidence, la petite dame dont j'ai parlé plus haut, qui venait de perdre son mari sur le front Russe. Elle m'a bien regardé avec un petit sourire et un aimable signe de tête. Je l'ai à mon tour saluée et elle a continué son chemin comme si rien n'était.
Il est 14 heures, les PG sont surement rentrées au commando à grands coups de gueule sans doute, ma disparition devait être connue. Arrivé au Rhin sans incident sérieux à part que j'aurais pu me faire éventrer par 3 sangliers qui fonçaient en sens inverse de ma direction - j'ai eu peur. Il était environ 4 à 5 heures du matin. Je fixe mes 2 oreillers pneumatiques et rentre dans le Rhin, l'eau est bonne, la nuit malheureusement trop claire. J'avais précédemment caché mon sac dans l'entrée d'une casemate de la fortification. Le Rhin traversé sur moitié de sa largeur, au moment que je prenais le courant du fleuve, qui devait dans sa courbe me renvoyer à l'autre rive, un coup de fusil a été tiré du côté allemand - puis un deuxième du côté Alsace. Risquant d'être touché à l'eau et de me noyer et surtout repris du côté Alsace. J'ai fait marche arrière, j'ai couru aussitôt à la casemate, j'ai eu le temps de changer mes effets civils pour remettre mes effets PG. J'ai eu le temps aussi de faire disparaître les effets civils dans le Rhin. Les gardiens me cherchaient, le jour se levant je n'avais plus d'issue, je me suis rendue - C'était la fin de la 2e évasion - échec pour peu de chose - un ciel trop clair et des oreillers de couleur blanc-neige, rendus trop visibles, ce qui a attiré l'attention des gardiens qui me m'ont fait comprendre.

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